Oulala ça faisait longtemps que je n’étais pas repassé par ici (j’espère que je ne vous ai pas trop manqué) (et que vous avez mangé des marrons glacés pendant les vacances)
Je ne sais pas vous mais moi parfois il m’arrive de devoir dîner tout seul le soir – mais le bruit des carottes crues qui s’écrasent mélancoliquement sous mes molaires, c’est pas trop mon truc. La solution: regarder tellement vrai des émissions intellectuelles afin d’oublier la solitude. Voici donc ma petite sélection du moment! (et OUI ce sont des émissions à accès payant. mais promis ça vaut le coup – je crois qu’à un moment si on ne veut pas frôler la mort cérébrale à force de regarder le petit journal ou les vlogs d’enjoy phoenix il faut se résoudre à s’abonner à des trucs via espèces sonnantes et trébuchantes)
1) LE SALAIRE A VIE, Bernard Friot
Ce n’est un secret pour personne: je déteste travailler. C’est pourquoi je suis avec le plus grand intérêt toutes les propositions du front de gauche visant à travailler moins pour gagner plus. Et Bernard Frifri, c’est un peu LE grand manitou sur le sujet. L’émission idéale à regarder si vous avez l’impression d’être un visionnaire incompris, né à la mauvaise époque (celle de l’esclavage).
2) LES TRANSCLASSES, Chantal Jaquet
J’aime beaucoup la sociologie (c’est un peu mon côté fouine. finalement la sociologie est un moyen détourné de mettre son nez dans toutes les petites habitudes triviales des gens sous couvert de rigueur scientifique). Par ailleurs je suis pas mal obsédé par les histoires de changement de classe sociale (comment ne pas finir sa vie avec une fourchette plantée dans la fesse?). Par le passé j’avais abordé le sujet par plusieurs moyens détournés (« les pays » de Marie-Hélène Lafon (superbes descriptions de fromages qui puent); le chapitre « le rêve des familles: avec un physicien normalien » de la misère du monde de bourdieu, « les années » d’Annie Ernaux (détesté et pas réussi à finir), « en finir avec eddy bellegueule » (soulagement de ne pas être né dans le nord)) mais quelque chose manquait, une sorte d’analyse globale qui permettrait aux pièces de tenir ensemble. Cet entretien avec Chantal Jaquet a mis de l’ordre dans tout ça.
3) CONTRE L’UNIVERSITÉ, Geoffroy de Lagasnerie
Forcément, quand on aborde le sujet des classes sociales, le thème de l’éducation (et plus particulièrement des études supérieures) n’est jamais très loin. Cet entretien avec Geoffroy de Lagasnerie est super cool pour deux raisons:
- il répond à la question: pourquoi les intellectuels français en 2015 sont de vieux imbéciles rances et que faire pour y remédier?
- Geoffroy de L. est sexy (ne me jugez pas)
3) DESPENTES, LA PEUR, LA COLÈRE, LES GOUINES
Je ne suis jamais objectif quand il s’agit de Virginie Despentes. Je sais qu’en vrai cette personne porte des t-shirts sales et parle avec une voix monocorde qui laisse penser qu’elle a pris quelque chose de très très planant dans les toilettes mais je ne peux pas m’empêcher de boire la moindre de ses paroles (je suis une groupie).
4) LORDON ET LE CAPITALISME « WAOOW »
(j’en ai déjà parlé moultes fois mais ça parle de la manière dont le capitalisme exploite nos passions et pourquoi il est important de chercher à être libre)
5) NAPOLÉON, série de 18 émissions dans « les dossiers de l’histoire » d’Henri Guillemin
Bon ça c’est le bonus (je me doute bien que peu d’entre vous vont se taper les 18 épisodes à la suite). Henri Guillemin a une manière très old school de parler qui me rappelle les cours d’histoire à l’époque où j’usais mes fonds de culotte sur les bancs de l’école. Aussi j’aime particulièrement ces épisodes sur Napoléon car on entend régulièrement tout un tas de bêtises à son sujet alors qu’en vrai c’était juste un sale type arriviste avec des problèmes de peau qui aimait même pas la France en vrai.