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Archives Mensuelles: novembre 2020

Salut les tests covid,

Ce blog n’a plus aucun lecteur et le monde occidental part clairement en quéquette mais tel le capitaine d’un bateau qui part à la dérive je vous propose de continuer bravement les listes de trucs cool & moins cool du mois.

Aujourd’hui au programme: passion canidé, théories du complot & pédophiles + bonus maternité top casse-bonbons avec la blogueuse mode Kenza Sadoun el Glaoui (analyse lutte des classes inside).

Commençons par les trucs cool du mois de novembre 2020, avec en pole position ce canidé TROP MIGNON pour lequel je vais enfreindre la règle éditoriale de ce blog, à savoir pas de photos persos:

portrait craché de Dobby avec les oreilles non?

Franchement le karma est facétieux: si on m’avait dit que je me lèverais un jour à 5h du matin pour ramasser des crottes de chien molles & chaudes (dans ces petits sacs en plastique noir là qui veulent jamais s’ouvrir correctement, ma phobie) et que j’accepterais de me faire lécher la figure en promenade par cet animal dont la principale passion dans la vie consiste à manger des bouses de vache, je ne l’aurais pas cru.

Alors pour ceux qui penseraient que je fais un transfert affectif sur un chiot pour compenser ma fausse couche de cet été c’est tout à fait ça la vérité c’est que je fais de la garde d’animal en bas âge pour le compte d’un membre apparenté de ma famille ok. Et j’avoue tout: J’ADORE CA. C’était quelque chose que je soupçonnais un peu sans en avoir la preuve ultime mais là franchement on y est: je suis totalus une mère juive. Quand cet animal est dans les parages je passe ma vie à le dévorer des yeux parce que je le trouve TROP MIGNON, et quand il n’est pas là, je bombarde mon entourage de photos et de vidéos de lui (comme ces mères pénibles qui pensent que le moindre sourire de leur enfant mérite de prendre toute la bande passante de l’internet mondial). Et évidemment, je m’Inquiète. J’étais le premier à grogner sur le fait que maternité ne devait pas systématiquement rimer avec inquiétude mais évidemment quand il s’agit de la bestiole je passe mon temps à me poser des milliards questions du style « est-ce qu’elle est heureuse avec moi? » ou « est-ce qu’elle a eu mal en perdant sa dent de lait en ce battant avec cet autre chiot au parc? » ou « j’ai peut-être pas donné assez de croquettes ce matin ce canidé est tout maigre » ou « j’ai peut-être donné trop de croquettes ce soir elle a chié partout« , etc, etc (comme vous le remarquerez, notre relation tourne beaucoup autour du caca. je me suis fait engueuler par les voisins d’ailleurs, car pour créer un réflexe de Pavlov autour des excréments je hurle « CACA! » puis « C’EST BIEN! » à chaque fois que l’animal fait dans l’herbe devant l’immeuble et pas sur le tapis; or à 3h du matin, il parait que ce type de comportement est dommageable à la vie en communauté)

En vrac, les autres trucs cool du mois de novembre 2020:

  • Light Shadow, alias le soap opéra le plus haletant de Twitter:

« Bonjour, je m’appelle Hope Aphrodite Bella Anastatia Cleopatra De La Courneuve, aujourd’hui je rentre en Terminale dans une petite ville où je suis la « nouvelle de service ». Je suis plutôt du style simple, mon armoire se compose de t-shirt et de jean, je ne suis pas comme les autres filles qui sont un peu trop soucieuses de leur apparence, je ne connais rien à la mode et ne me maquille jamais où alors un peu de mascara pour les fêtes pour accentuer mes cils déjà incroyablement long. J’ai de longs cheveux naturellement soyeux et brillant que je n’entretiens pas car je n’y connais rien, de couleur marron cuivré caramel chocolat, ma peau est clair et sans imperfections. Aujourd’hui c’est donc ma rentrée, je suis du genre timide donc j’essaye de me faire la plus distraite possible, je suis anxieuse et je passe beaucoup ma main dans mes cheveux en me mordant la lèvre, ce qui donne à ma bouche une jolie couleur rouge très séduisante. Je marche dans le couloir, bondé de monde, le regard vers le sol pour ne pas attirer l’attention, et là, je percute quelqu’un, c’est bien ma chance !… »

  • le site qui regroupe tous les oh no!
  • Ce thread collaboratif sur Twitter, avec un concept simple: « Commentez ce tweet comme si vous aviez 53 ans et que vous postez sur le groupe Facebook de votre ville » (indice: j’ai beaucoup ri)

Bon, maintenant que nous avons passé un douillet moment, passons aux trucs moins cool (pas la peine de vous plaindre, c’est la vie), alias CE QUI ÉTAIT POURRI AU MOIS DE NOVEMBRE.

Déjà je voudrais qu’on parle de Kenza Sadoun el Glaoui du blog la revue de kenza, alias « princesse et reine de la mode » selon Paris Match. Le Kenza et sa surconsommation ostentatoire me tape sur les coussinets depuis bien des années mais que voulez-vous, on ne peut pas être au four et au moulin (expression que vous n’avez pas entendue depuis les années 50 je suis sûr) et parmi la MULTITUDE de blogueuses mode & influenceuses qui mériteraient de se faire mordre le mollet, j’avoue que je l’avais jusqu’ici un peu épargnée. Mais là franchement rien ne va plus les gars.

L’autre jour en coupant des vieilles carottes qui traînaient dans le bac du frigo pour en faire une soupe, je l’ai entendue raconter sa life dans le podcast Bliss Stories [aparté podcasts maternité (oui la Matrescence, la plus belle Maman, le Nid, le Tourbillon: c’est de vous dont je parle): je suis tombé dedans cet été avant de faire ma fausse couche et depuis je suis partagé entre la fascination et le brâme. clairement il s’agit là d’un univers parallèle, une sorte de mutation terrible entre l’univers des blogueuses mode et celui de la maternité. ce sont des podcasts faits par des femmes blanches, parisiennes et friquées qui bossent dans l’univers de la communication et du marketing pour des femmes blanches, parisiennes et friquées qui bossent dans l’univers de la communication et du marketing, sur fond de musiques neuneu, voix mielleuses et interviews complaisantes & pas travaillées où on en entend pendant des heures des meufs gloser sur leurs anecdotes pas intéressantes et leurs problèmes de riches, sous prétexte de « bienveillance » (oui, je suis un gros grugru)].

Donc Bliss Stories, c’est « le podcast décomplexé sur la grossesse« . Et bin franchement en matière de podcast décomplexé on a été servi, très Nicolas Sarkozy vibes en mode « non, je n’ai pas honte d’être riche ».

Donc Kenza Sadoun y racontait sa « grossesse de rêve » et y distillait ses petits conseils de derrière les fourrés pour aider la populace, comprenez vous et moi, à mieux gérer ce moment si particulier de la vie.

Et le conseil phare de son intervention c’était: prenez une puéricultrice de nuit mesdames, ça vous changera la vie.

Et ça m’a rendu TOP GRUGRU (je sais, il ne faudra pas venir s’étonner le jour où j’aurai des hémorroïdes, dieu sait que j’en fais voir de toutes les couleurs à mon anus avec la vie trépidante que je mène en me penchant sur de tels sujets).

Parce que ÉVIDEMMENT que tout le monde rêve d’avoir une puéricultrice de nuit. C’est comme de dire au gens « la solution, c’est que vous ayez plein de flouze et que vous voyagiez dans des endroits paradisiaques sans travailler, juste en vous prenant en photo sur instagram« . Sauf que, indice, si les gens ne le font pas c’est car cela coûte cher (près de 100 euros la nuit selon Libération – je vous laisse faire le calcul sur un mois, alias si vous gagnez le smic vous pouvez aller vous faire cuire un oeuf). Moi aussi j’adorerais avoir une puéricultrice de nuit pour garder le gros animal dont je vous parlais plus haut, que j’aime de tout mon coeur mais qui me réveille à 5h27 pétantes le matin. Tout le monde adorerait ne pas être fatigué. Mais cela n’est pas possible. Car – INDICE – nous sommes pauvres.

Ce monde me fatigue franchement.

Bon mais comme on va pas passer trois heures là-dessus non plus je vous propose de nous déplacer subtilement vers notre dernier sujet pour aujourd’hui, à savoir le pack extrême droite + pédophile + théories du complot. Je sais pas si vous avez suivi les histoires des Qanon et du Pizzagate aux Etats-Unis (j’étais parti pour vous résumer le bazar en détail et puis subitement j’ai été pris d’une grosse flemme donc je vous dirai juste pour vous expliquer le truc dans les grandes lignes que tout un tas de gens, notamment avec des tendances extrême-droite / passion théories du complot s’imaginent actuellement qu’il y a un complot pédophile à la tête de l’Etat américain (avec pour héros chevalier blanc: Trump), et que le mot « pizza » serait notamment utilisé dans des mails de Joe Biden pour masquer des atrocités faites contre des enfants) (cette histoire me fatigue rien qu’au bout de 30 secondes. Je pense que c’est la principale force des complotistes: forcer tout le monde à débattre & réfléchir sur des trucs totalement absurdes. C’est le complot de faire perdre son temps au peuple).

Il y a tout un tas de trucs qui m’énervent au sujet des pédophiles mais si je devais citer le principal truc qui me donne envie de grogner, c’est ces gens qui s’imaginent que les pédophiles seraient un groupe secret composé de gens riches et mystérieux… alors que les pédophiles sont souvent tout bêtement sous nos yeux, dans nos familles. C’est sûr que c’est plus frisson de s’imaginer être dans un film d’action en mode agent du FBI qui démantèle un réseau top secret de pervers que de s’attaquer à l’oncle libidineux qui regarde des vidéos d’adolescentes sur Youporn sur la mezzanine. BREF. Ce qui nous amène à ce super article de Streetpress, dont je vous résumerais la thèse de la manière suivante: pourquoi les gens d’extrême-droite accusent-ils toujours les gens de gauche de pédophilie alors que ce sont souvent eux-mêmes les pédophiles?

« StreetPress a pu mettre la main sur [une archive d’Alain de Benoist, fidèle soutien de Gabriel Matzneff]. Il y aborde notamment les penchants pédophiles de l’auteur, qui seraient à l’époque critiqués. […] Pour Alain de Benoist, c’est « ce scandale qui [le] scandalise » : « Il me semble, selon mon échelle de valeurs personnelles, qu’il est plus “scandaleux” de regarder les jeux télévisés, de jouer au Loto (…) que d’avoir la passion des fesses fraîches, des émotions naissantes et des seins en bouton. » Selon [le sociologue] Pierre Verdrager, qui notait déjà les propos de l’intellectuel dans son ouvrage, la position d’Alain de Benoist s’explique par « un racisme de classe très fort ». « Avoir une attitude pédophile, c’est être contre le sens commun, contre la plèbe, les gens ordinaires. C’est très important pour De Benoist ou Matzneff de mépriser ces personnes », pense le chercheur« 

Je vous laisserai en tirer les conclusions que vous voulez, et sur ce, terminons avec cette citation (source? impossible de la retrouver. sorry not sorry) qui fait un lien entre une « société des introvertis » et la période que nous vivons (indice: je l’avoue, j’adore être forcé de me déplacer peu et de ne voir que peu de mammifères. au fond de moi je trouve cette période top ronron)

« In a way, the world is catching up with the vision of artist Hamja Ahsan’s manifesto, Shy Radicals (2017). Ahsan’s book called for a ‘pan-Shyistic’ society of introverts, the asocial and the reclusive. Challenging what he calls ‘extrovert supremacy’, Ahsan proposes a speculative Walden pond for our moment of hyper-visibility, livestreams and influencers. This state would ensure its citizens ‘freedom from small talk; freedom from coercive visual distraction; freedom from enforced jollity’. Its constitution proclaims: ‘No one shall be required to attend or perform at social gatherings.’ » On 31 March, she published a nuanced essay in Germany’s Frankfurter Allgemeine newspaper tactfully posing a provocative question: are these coronavirus times not, perhaps, in part a return to normalcy?«