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Thats_all_folks.svgSalut les slips de bain,

Bon c’est bientôt les vacances à renardland, donc il n’y aura plus de borborygmes de ma part sur la blogosphère pendant une période indéterminée (j’espère que vous profiterez de ce répit pour réviser votre solfège).

En vrai je ne sais pas trop quand je reviendrai rôder sur ces plates-bandes, car tenir un blog, ça implique de passer encore plus de temps que d’habitude sur internet et que c’est chiant. En ce moment je réfléchis beaucoup à l’usage que je fais de mon ordinateur. Je suis clairement en plein dans des mécanismes d’addiction (comme beaucoup de gens) et ça m’embête. Je n’arrive pas à me réguler et je passe un temps fou sur internet, un peu comme ce que décrit Mona Chollet dans Chez soi – une odyssée de l’espace domestique:

« Les heures passées en ligne tendent à aplanir, à uniformiser le temps. Les journées où je n’ai pas réussi à m’arracher assez tôt à l’écran me paraissent plus courtes, comme si on me les avait volées. Je n’ai plus cette impression, quand vient le moment de ressortir dans le monde, d’avoir été ailleurs, retranchée, inatteignable. Internet rend plus rare cette impression de dépaysement réparateur et enrichissant que les casaniers éprouvent dans leur propre intérieur.

Vivre à la campagne, où le monde naturel, plus présent, offre des stimulations sensorielles plus fortes et plus nombreuses, où l’espace est plus généreux, le rythme moins trépidant, aide certainement à résister à l’attraction du trou noir. En ville, c’est plus difficile. Certains jours, cependant, miracle : je réussis à m’arracher à la fascination de l’écran et à réoccuper le reste de l’appartement, en mettant une distance impressionnante entre l’ordinateur et moi – genre un mètre et demi (je peux difficilement faire mieux : je suis parisienne). Je m’installe sur le lit avec un livre ou un magazine. Mais voilà : au bout de vingt minutes, l’envie me démange d’aller sur Internet.

Il faut se rendre à l’évidence : je peux bien refermer sur moi toutes les portes que je veux, désormais, je ne suis plus jamais seule. J’ai muté. J’ai dans la tête un tumulte infernal. Mon cerveau est ouvert à tous les vents. Il ressemble à un poste de radio qui changerait de fréquence toutes les deux minutes. Ma pensée saute sans cesse du coq à l’âne ; ce qui, je le sais bien, est le propre de la pensée, mais pas à ce point. Je continue d’éprouver un besoin impérieux de solitude, et d’apprécier ces moments, mais ce n’est plus la même qualité de solitude. Je ne retrouverai jamais l’intégrité mentale, la paix et la concentration des heures de lecture dans la bibliothèque de mon enfance ou sur le canapé de mon adolescence. Comme le dit si bien une image diffusée par l’écrivain Douglas Coupland: « Mon cerveau d’avant Internet me manque » (« I miss my pre-Internet brain »). Je suis plus anxieuse, plus impatiente.

Rien d’étonnant si les stages de méditation connaissent un tel succès. Est-il encore possible, dans ces conditions, de préserver, ou de retrouver, sa sérénité et ses capacités de concentration ? En tout cas, la connexion permanente aura eu pour autre effet notable de rendre caducs tous les conseils subtils que des générations d’écrivains se sont échinées à rédiger à l’intention de ceux qui voulaient embrasser la même carrière qu’eux. Elle a réduit l’abondante littérature produite sur ce sujet à deux mots : COUPEZ. INTERNET. Si vous y parvenez, le Goncourt ou le Pulitzer ne devraient plus être qu’une formalité. Au lieu de leur demander, comme ils avaient coutume de le faire, à quels rituels ils ont recours pour favoriser l’inspiration, les journalistes demandent désormais aux auteurs comment ils s’y prennent pour déjouer cette machination de Satan. Philippe Jaenada raconte que, au cours de la rédaction de son dernier roman, il employait les grands moyens : « J’enlevais le fil qui reliait mon ordinateur à mon modem et j’allais le mettre sous l’oreiller à côté de ma femme qui dormait. » Bret Easton Ellis, pour sa part, déclare qu’il n’arrive tout simplement plus à écrire.

Devoir concilier sa boulimie d’information et son besoin de concentration : il y a de quoi se rendre fou ».

Jusqu’ici je ménageais la chèvre et le chou en me disant que boarf oui je passais beaucoup de temps tel un mollusque devant un écran mais que c’était pour la bonne cause: il y a tant de choses intéressantes à découvrir, ça serait trop dommage de passer à côté de connaissances cruciales en coupant le fil.

Mais dans le fond, même sans être le Pierre Rabhi du groupe, on sait tous que c’est faux. La vraie vie, celle qu’on sera heureux d’avoir vécue quand il sera temps de se dire au revoir, réside dans la déconnexion (comme dans ce docu quand à partir de 25 min 30 ils parlent de cornes et de bouses de vache).

Il y a cet article de the minimalists qui me titille depuis un certain temps et qui implique de ne plus avoir internet à la maiz. Je crois que je  vais m’employer à réaliser cet objectif.

❤ SALUT ❤

090315-15