LE JAPONAIS POUR LES NULS

« L’ancien officier de marine dit à son épouse, enseignante de 50 ans : « Où est-ce que t’as garé la bagnole ? », mais aussi : « Vous êtes belle. » Ses propres parents se vouvoyaient –contrairement à ceux de Madame -, et lui-même leur disait « vous ». Mais au-delà de la reproduction sociale, Michel revendique une « marque d’affection, de considération et d’estime ». « Cela montre des égards, je l’utilise quand je veux être gentil », poursuit-il. Ce qui ne les empêche pas d’avoir aussi recours au « vous » pour « s’engueuler gentiment ». « Vous m’emmerdez à la fin ! » lâche-t-il parfois »

– article d’investigation du Figaro Madame au sujet de la pratique du vouvoiement chez les français

Salut les trous noirs,

Une nouvelle année scolaire commence et qui dit mois de septembre dit résolutions à la con. La mienne: apprendre le japonais (ne ricanez pas dans vos grottes, ça aurait pu être pire. Le FINLANDAIS par exemple).

Pour être tout à fait honnête, je ne me suis pas lancé dans ce noble projet par quête désintéressée de la Connaissance mais pour une raison bien plus triviale: conquérir l’admiration de mon mâle et échapper à la corvée de vaisselle du dimanche soir.

Comme je suis une blogueuse mode dévouée, je me suis dit que j’allais partager mes techniques d’apprentissage avec vous.

Bon alors en gros pour faire simple, les japonais ont trois alphabets (juste pour faire chier le peuple):

  • katakana: l’alphabet des débiles, qui a été inventé pour retranscrire les mots étrangers (tels que « bière » ou « cocorico »). J’ai renoncé à poser ne serait-ce que l’ombre d’un coussinet là-dessus car il me semble que le ratio bénéfice / temps d’apprentissage est nul (et aussi parce que je suis paresseux).
  • kanji: l’alphabet noble (tellement noble que les japonais eux-mêmes ne le maitrisent pas à 100% sauf thèse de littérature médiévale) (il existe des milliers de caractères). J’avoue être un peu angoissé par les kanjis. a) parce que je suis nul en dessin b) parce que se lancer dans leur apprentissage, c’est prendre le risque de devenir un peu toc toc (comme ces gens qui s’amusent à mémoriser toutes les décimales de pi)
  • hiragana: cet alphabet a été inventé pour aider les femelles à apprendre à lire quand celles-ci ont été autorisées à aller à l’école. Parce que les kanjis, say compliqué quand même. Cela dit, si vous pensez comme moi faire le malin en n’apprenant que les hiragana, vous n’irez pas bien loin dans la vie (car le japonais « quotidien » est un mélange des trois écritures).

(je sais que vous êtes tous en train de ronfler face à cet article)

Captureles hiragana

Je me souviens que quand j’avais treize ans, j’avais demandé à mes géniteurs un dictionnaire russe pour Noël (je voulais apprendre cette langue car j’avais un crush pour Alexei Yagudin…). Ce noble projet était tombé à l’eau car j’avais réalisé en ouvrant le dictionnaire en question que TOUT était écrit en alphabet cyrillique (et je n’ai aucune patience pour les alphabets cyrilliques). Du coup pour le japonais je me suis dit, cool Raoul pas d’embrouille et j’ai attaqué servilement l’étape un, à savoir: l’apprentissage des hiragana.

/!\ ASTUCE DE BLOGUEUSE MODE /!\

Comment mémoriser ces idiomes barbares & exotiques sachant que « loin du français je meurs », céline, etc? Grâce à la méthode « gros sale »! qui consiste à associer à chaque caractère une image de votre cru.

Par exemple « chi » s’écrit . On dirait une grosse fesse de quelqu’un qui chie.

« Su » (), c’est un type saoul qui ne tient pas bien debout et a un gros ventre (gorgé de bière). Son alterégo c’est « mu » (): type saoul gorge de bière allongé dans le canap qui regarde la télé.

Après il y a les caractères poétiques. Comme « nu » qui s’écrit: . Or « chien » en japonais se dit « inu » (hé ouai comme le shiba inu, le chien de Catherine Deneuve). Vous ne trouvez pas que ressemble à un chien? (avec sa queue enroulée).

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Dans le même état d’esprit animalier il y a « ne » () qui fait invariablement penser à « neko » (chat). Et figurez-vous que si on colle avec (= « tsu » comme la vague du tsunami hinhin) on obtient RENARD!!! Kitsune = きつね.

Bref, je m’amuse bien (ça me permet d’oublier que l’été est déjà fini et que je n’ai même pas eu le temps de bronzer assez pour avoir la marque de la culotte).

Je vous laisse avec une vidéo du village des renards (kitsune mura) qui malheureusement se trouve dans la province de Fukushima 😦

6 commentaires
  1. kisscool a dit:

    Que neni, loin de moi l’envie de glousser. Tt en admiration devant un esprit si fin, intelligent et drôle!

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  2. J’ai une question.
    Est-ce que c’est phonétiquement moins difficile que le chinois avec ses moult accents indifferenciables pour une oreille profane ?
    On dirait comme ça mais je me rends pas bien compte par écrit.

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    • renardeau a dit:

      En fait le japonais ça va au niveau de la prononciation (si on compare avec des langues affreuses genre le DANOIS). ça se prononce grosso merdo comme ça s’écrit, sauf « r » qui se dit « l » (bonjour j’aimerais manger du li hinhinhin)
      (cela dit je fais le malin mais je n’ai pas encore tenté de communiquer avec les autochtones)

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      • C’est bien ce que je pensais. Je laisse tomber le chinois et j’apprends le japonais sur ton blog.

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